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L'APRES DINER - Sylvie Joly

Jean-Jacques, j’crois qu’on va y aller  (s’en aller) , hein ! T’as une réunion demain matin… bon, Jean-Jacques, on y va hein ! T’as les clés de la camionnette chéri, j’les ai pas moi, j’ai les clés de la cave…ah bon, alors on y va !
Sophie, c’était très sympa, vraiment ! On a passé une soirée..mais..extra ! En tous cas, bravo pour votre maison, vous en avez tiré un parti formidable…ça s’appelle des spots les trucs que vous avez mis au plafond ? Ah oui, c’est ça qu’on appelle des spots. La dernière fois qu’on est venu, y avait qu’une ampoule, ça change complètement l’ambiance de la… Sophie, surtout tu penseras à m’donner la recette de ta mousse au chocolat…vous embrasserez Roberto euh Ricardo, excusez-moi, non non, ne les dérange pas, ils sont en pleine discussion tous les deux. On a été enchanté de les connaître. Allez, on s’appelle hein !
Jean-Jacques, t’as les clés de la camionnette, j’les ai pas moi hein ! Comment ? Ah oui, on s’appelle ! Pas l’an prochain, on est pris tous les soirs ! Merci hein ! Tu les as les clés, tu vas pas me dire que tu les as pas ? On y va…allez tchao Sophie, au r’voir ! Oui, c’est ça, au revoir.
Ah j’suis crevée ah, mets la gomme chéri, j’te jure que je suis pressée d’aller me coucher… pardon…dis donc, j’ai cru qu’ça finirait jamais… Sophie, elle a vieilli hein…en plus elle est grosse…bouffie…de là…on dirait Dizzie Gyllepsie.
Ah ! Cette mousse au chocolat ! Qu’est-ce qu’elle était aigre ! A mon avis, elle a du prendre du vieux lait… Vraiment elle est pas fortiche Oh, j’t’aurais présenté une mousse comme ça moi, même en camping, tu m’la foutais sur la figure  et t’aurais pas eu tort.

Mais lui, quelle lopette   Cette espèce d’asperge  couvert de furoncles. A mon avis, il a une blenno  (mis  pour blennorragie)  lui, Serge. Faut vraiment avoir le coeur bien accroché. Tu m’excuses, il était à côté de moi à table. Il pue ! Infect !

Ce couple d’italiens ! Franchement, quelle idée de n’inviter que des cons pareils ! Elle a le chic pour dégotter de ces cretins  même hors de France. Quand ils sont passés…oh ! Cette mousse ! Ralentis un peu Jean-Jacques s’il te plaît ! Il fait une chaleur dans cette saloperie de bagnole  ! Tu peux pas ouvrir la fenêtre deux secondes ? Mais, ouvre pas ta fenêtre en grand, t’es malade, il fait moins zéro !

Quand ils ont passé les films de leurs gosses  j’crois qu’ça a été le bouquet.  Il est effrayant leur fils. On dirait un cochon, .un Muppet show., Mister Piggy. Excuse-moi, c’est nerveux. Ah, j’ai tellement eu chaud avec cette saloperie de chauffage par le sol que j’ai les jambes gonflées. Tiens, regarde ! j’arrive plus à enlever mes moon-boots !

Quoi ? Tu trouves que mes jambes sont comme d’habitude ? Mais tu rigoles ou quoi ? T’as pas vu ta tronche  à toi par hasard ?

Mais quoi ? Tu es vexé parce que j’te dis que Sophie est vraiment moche et que c’est ta soeur ? Écoute Jean-Jacques, j’vais te dire…quand on voit la gueule  de ton père ! Et de ta mère ! Franchement, Sophie, elle s’en tire pas mal  !  Elle aurait du être bien pire…

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