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LAISSE C'EST POUR MOI Pierre Palmade
(Le téléphone sonne) Non laisse c'est pour moi, non laisse c'est pour moi, bon t'accord vas-y décroche. Alors qu'est-ce que je te disais ? C'est marrant ça, à chaque fois tu me… Allo mon amour, tu m'appelles d'où ? De Nice ? Tu rentres quand ? Attends deux minutes. Maman tu peux fermer la porte s'il te plaît, je suis au téléphone. Mais si elle ferme. Pousse. Bon laisse comme ça. Tu ne la connais pas. Non, c'est une fille que tu ne connais pas. Bon, elle s'appelle Nathalie voilà, t'es bien avancée maintenant. Tu permets, elle appelle de loin. Allo ? Oui excuse-moi je fermais la porte ? Alors qu'est-ce que tu racontes ? Tu sors beaucoup ? Tu ne me trompes pas j'espère ? Non parce que moi je suis comme un prêtre. (À sa mère) Quoi ? (À elle) Je te manque ? Moi aussi, moi aussi, moi aussi (À sa mère) tu veux l'écouteur ? (À elle) Non je n'ai pas reçu ta lettre. Tu l'as postée quand ? Lundi ? Ah oui, ce n'est pas possible ça ! (À sa mère) Maman il y a eu du courrier pour moi ? Pourquoi tu ne m'as pas dit ? Où tu l'as mise ? Et comment veux-tu que je la trouve sous mon lit ? OK, je vais te faire le même coup moi, je vais mettre ton courrier dans ton armoire sous tes pulls ! Si, c'est pareil. (À elle) Oui je l'ai, c'est ma mère qui l'avait cachée. (À sa mère) si, si parce que moi j'appelle ça cacher ! De toute façon je ne trouve plus rien dans ma chambre. A chaque fois que tu ranges je perds la moitié de mes affaires. Un bordel peut-être mais un bordel orchestratoire, un bordel organisé. Bon maintenant laisse moi tranquille 5 minutes, je suis au téléphone, merci. (À elle) Allo, oui excuse-moi je mettais les choses au point avec ma mère. Quoi t'es dans une cabine ? Il te reste combien ? 3 euros et ben c'est largement suffisant. Non, je sais mais c'est elle qui est toujours sur mon dos. J'imagine que la tienne est pareille. Ah oui, c'est vrai elle est morte. Excuse-moi. Tu arrives quand exactement ? Demain ? Je viens te chercher au train. Tu rigoles j'ai rien à faire demain après-midi. (à sa mère) Mon inscription à la fac, je la ferais le matin. Si, c'est ouvert, Jean-Luc y est allé je sais de quoi je parle. (À elle) A quelle heure tu m'as dis ? 14h30 ? Oui j'y serais. (À sa mère) les photos d'identité je les ferais ! Je sais m'organiser quand même. (À elle) Tu t'arrêtes aussi je t'ai dit que je serai là pour venir te chercher, que ça m'emmerdais pas, non je ne t'engueule pas. (À sa mère) Maman j'en ai marre de toi. C'est marrant à chaque fois que je suis au téléphone, t'as toujours des tas de choses à me dire. (À elle) Bon je suis désolé Nathalie. De quoi on parlait ? Le train ! Oui ça c'est réglé. Ensuite ? Tu m'aimes ? Bon moi aussi. Oui moi aussi, moi aussi, arrête, oui moi aussi je t'aime Attend 2 secondes (À sa mère) Qu'est-ce que tu fais ? Tu fais ta gym ? Tu ne peux pas la faire ailleurs ? (À elle) Allo ? Oui c'est ma mère qui fait sa gym maintenant, oui à côté de moi. Non moi aussi, quand elle téléphonera, j'irai me laver les dents dans une cuvette juste devant. (À sa mère) Ben oui, je m'excuse je trouve ça juste un petit peu indécent. Bah oui j'en ai marre que tu tournes autour de moi. (À elle) Non ce n'est pas à toi que je parle c'est à ma mère. Hein ? 42 ans. (À sa mère) Oh, je m'excuse c'est pas un secret Tu fais pas plus mais tu fais pas moins non plus ! Non ce que je veux dire, c'est que c'est toi, oh ne le prend pas comme ça ! C'est toi qui me pousses oh là… (À elle) Oui, elle pleure. Évidemment qu'elle pleure. C'est un peu à cause de toi d'ailleurs. Qu'est-ce que t'as besoin de savoir son âge ? Je te demande l'âge de ta mère, à toi ? Oh merde ! (À sa mère) et voilà sa mère est morte et elle en fait tout un drame. Allo, toi aussi tu pleures ? Qu'est ce qu'elles ont toutes à chialer aussi ! Bon écoute rappelle-moi quand tu seras calmée ! (Il raccroche) elle m'énerve je vais la larguer. Maman tu m'excuses pour ce que j'ai dit tout à l'heure ? Non sur ton âge. Tu viens on va promener papa ?
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